La boîte à outils

Décodons les codes

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Ce travail a été présenté par Laurence Thomazeau, lors du colloque InterElles du 8 mars 2007, avec le thème « Codes masculins/féminins ». Il s’appuie sur un atelier antérieur du Réseau O’Pluriel d’Air Liquide constitué de : Lucia Sainz ; Caroline Morand ; Sophie Lamming ; Leonardo Carolli ; Nathalie Mangeot Gehin ; Laurence Thomazeau

 

CINQ RECOMMANDATIONS

Ce travail est fait dans la perspective d’aider les femmes à prendre conscience et à adapter leur comportement pour mieux se faire entendre et comprendre des hommes… la réciproque pourrait aussi être envisagée…

Nos lectures*, expériences et échanges, nous ont amené à identifier divers freins «plutôt féminins » (pour des raisons innées, héritées ou acquises), que nous vous présentons.

1. Prends confiance en toi pour donner confiance aux autres

  • Travaille ton image de marque (ta valeur pour l’entreprise):

– sache la définir en 30 secondes, sans sous-estimer sa valeur, ni renier son pouvoir
– puis rends la visible: attention à l’excès de modestie… (cf Inspire confiance aux autres, mode d’expression)
– promeus-la : ose demander ce que tu veux (poste à responsabilités, augmentations, avantages liés à la fonction…)

  • Affirme tes décisions/positions : consulte ton entourage (et ton réseau !) mais décide et arbitre clairement sans obtenir forcément l’accord préalable de tous, ni l’unanimité, sans afficher tes doutes éventuels, ni craindre le ridicule ou les commentaires
  • Sors de ton terrain de jeu et de ta zone de confort : ose, propose et prends des initiatives
  • Tiens bon et ne renonce pas en cas de passage à vide ou après une déception
  • Tu n’es plus une petite fille sage et obéissante: propose, décide, avance et engage-toi

2. Méfie-toi de ta Susceptibilité

  • Ne confonds pas l’action et celui ou celle qui l’a faite, ou encore distingue bien ce que tu es de ce que tu fais: se voir reprocher un fait ne signifie pas « être mauvaise ».
  • Ne t’excuse pas sans arrêt !
  • Ne te prends pas au sérieux… vive l’autodérision !

3. Contrôle ton Affectivité (= besoin d’être aimée au-delà d’être reconnue)

  • Accepte les relations frontales (inévitables ?) dans l’entreprise mais ne t’engage pas trop loin dans le conflit si tu ne sais pas le gérer avec distance.
  •  N’abuse pas d’attitudes protectrices ou maternelles excessives (sourire, écoute, aide, compréhension, tolérance… très chronophages !!!), ni de ton sens exacerbé du service (café, photocopies, comptes-rendus…), ils peuvent nuire à ta crédibilité et à ton autorité.
  • Surveille ton émotivité et ta sensibilité, dans l’enthousiasme comme dans le désaccord.

4. Vive la « Good Enough Attitude »

  • Assouplis ton perfectionnisme ou ton irréprochabilité, conséquence possible de la susceptibilité…  qui mène à une position défensive, de justification (agaçante!), gêne la prise de recul et crée une hyper exigence vis-à-vis des autres, parfois mal perçue.
  • Contente-toi de l’essentiel, plus que de l’exhaustivité.
  • Délègue, apprends à dire NON: STOP aux journées NON STOP, sans pause ni respiration et pleine de culpabilité.
  • « Don Quichotte », dehors !!!!: arrête de tout vouloir assumer toute seule.
  • Lâche prise!

5. Inspire confiance (stabilité, fiabilité, solidité) à travers :

  • l’image de ta relation au travail, au temps, à la gestion du stress et des responsabilités:

– Rassure, fais comprendre que tes activités sont sous contrôle.
– Montre que « tu as de la marge » ; prends garde à toute image d’hyperactivité.
– Ne te précipite pas (comportement général).

  •  ton expression orale :

– va droit au but, use de messages courts et clairs
– JE vaut mieux que ON ou NOUS
– évite un vocabulaire réducteur, effet « moulin à paroles » qui peut cacher un manque de confiance
– évite la familiarité rassurante
– veille au ton que tu utilises, à ta vitesse d’élocution (fluide mais non précipitée), à ta formulation (les affirmations claires valent mieux que les fausses questions), au volume d’expression (ni trop doux, ni trop aigu)
– évite le côté « moulin à paroles » ou répétitions successives pour compenser un manque éventuel d’assurance
– engage-toi dans tes réponses et conclusions sans te contenter de l’analyse, aussi pertinente soit-elle.
– Manie prudemment l’humour : faire rire est un élément de pouvoir, apanage du leader… qui n’appelle pas forcément une réponse sur le même registre.

  • ton attitude physique générale :

– évite le « trop » (court, haut, fort, aigu, parfumé, maquillé…)

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Base de bibliographie utilisée :
– « Ces filles sympas qui sabotent leur carrière » de Lois P. Frankel
– « Talking from 9 to 5 » et “The Power of Talk: Who gets Heard and Why” de Deborah Tannen
– Woman@work n°3 de Avivah Wittenberg-Cox et Margaret Milan
– Lettres HEC