Emotion et intuition : des atouts dans le monde professionnel ?

Le sujet est récurrent au sein des réseaux du Cercle InterElles. Avant de livrer leurs travaux définitifs l’année prochaine, les contributeurs de cet atelier ont dévoilé un aperçu de leurs avancées.


Ce ne fut donc qu’une mise en bouche, mais diablement prometteuse. Elle s’est appuyée elle aussi sur les résultats d’un petit sondage in situ, révélant que 23 % des congressistes accordaient une grande importance aux émotions dans leur vie en entreprise.

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« Ces questions sont perçues comme féminines, elles sont pourtant de véritables moteurs de développement », a lancé Dominique Maire (Cercle InterElles), l’une des codirigeantes de l’atelier avec Stéphanie Montillet (Schlumberger) et Dominique Phely (EDF).

L’émotion est un sujet qui soulève beaucoup de réactions… et d’émotion ! Elle est perçue comme une faiblesse, alors qu’on en éprouve tous au quotidien. » Dominique Maire (Cercle InterElles)

Les travaux de ce sujet vaste et complexe ont démarré à partir d’un premier constat : l’éducation apprend très tôt aux petits garçons à taire leurs émotions tandis que les petites filles ont, elles, le droit de les exprimer.

Une personne coupée de ses émotions ne sera pas en cohérence avec elle-même et se trouvera freinée dans son expression intuitive et dans son inspiration. » Stéphanie Montillet (Schlumberger)

Dès lors, comment les transformer en énergie positive dans l’entreprise ? « Tout d’abord, les émotions sont directement corrélées à la motivation, a répondu Dominique Maire.
On pense et on ressent grâce à l’intelligence intellectuelle et à l’intelligence émotionnelle. Le pur savoir et le savoir-faire ne suffisent plus. Le développement d’équipes géographiquement éclatées complique les échanges et nuit à la cohésion.

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Dans un tel contexte, les affects peuvent être des indicateurs précieux et des leviers professionnels tant dans la gestion d’équipe que dans les relations commerciales, et donc dans l’entreprise. » Un outil de décision, un 6e sens ou une petite voix intérieure Les réflexions de cet atelier ont aussi permis d’établir un deuxième constat : l’intuition est une faculté de l’esprit qui avance masquée. « C’est un processus de décision qui est parfois difficilement “avouable”, à soi et aux autres », a expliqué Stéphanie Montillet. Globalement, on distingue deux types d’intuition. L’intuition dite intrinsèque ou constructive nous conduit à croiser des données de façon inconsciente et à trouver une solution. « C’est le fameux “think out of the box” qui consiste à sortir des sentiers battus et à faire émerger de nouvelles idées, a précisé l’oratrice. Il s’agit alors d’écouter ses intuitions pour accueillir l’innovation. »

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L’intuition dite participative quant à elle est principalement mise en oeuvre dans nos relations interpersonnelles, en situation de négociation, d’évaluation d’une personne ou de management : on parle alors d’avoir un bon feeling avec quelqu’un. « L’intuition est souvent corrélée au vécu, à l’expérience, à la confiance en soi, a encore indiqué Stéphanie Montillet. Elle relève du talent et reste un mystère : ce peut être un outil de décision, le sixième sens, la petite voix intérieure. On choisit de l’écouter ou pas. Bref, c’est comme dans “Ma sorcière bien aimée” ! » « Comme nous l’avions pressenti, l’émotion et l’intuition sont bel et bien liées, ont conclu les deux oratrices. Si elles osent libérer leurs émotions et exprimer leurs intuitions, les femmes peuvent devenir des actrices du changement dans nos entreprises. »

Vivement le 8 mars 2013 que l’on parle du rôle de nos émotions et de nos intuitions dans le monde de l’entreprise ! » Les membres de l’atelier

Lisez la version complète des Actes du Colloque InterElles 2012.