La boîte à outils

Entretenir sa confiance

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Comment y sont-elles arrivées, comment font-elles ? Avec Laurence Thomazeau, Martine Tulet, Marianne Julien, Madeleine Bucquet, Marine Rabeyrin, Dominique Maire, Françoise Touboul, Dominique Maire, Agnès Le Guern, Christelle Gaborieau.


Pour ouvrir cette boite à outils, quelle arme Confiance as-tu mise au point et pratiquée ?

Mon secret, mon arme c’est la parole
Je parle de mes difficultés, de mes interrogations, j’échange avec ma famille, mes amis et les contacts préférés de mes réseaux.
J’exprime mes ambitions professionnelles et personnelles. Je me trace mon chemin de vie en prenant en compte mes passions. Je ne change pas cette direction, ce chemin sauf si JE le décide et si cela me convient vraiment. Je dis ce que je pense, ce que je ressens – cette parole c’est moi je n’ai pas à me justifier.

J’avais toujours rêvé de connaître d’autres cultures. Résultat j’ai vécu une moitié de vie en France et une autre moitié aux États-Unis.
Je refuse d’avancer sur des non dits, des hypothèses qui me mèneront à une position de victime et me donneront un sentiment de culpabilité.

Dlize - ose

Je ne fais pas de supposition, je demande des clarifications pour éviter cette situation de « Flou, Piège, Victime ».

La demande est claire donc je peux y répondre sans erreur.
Avec mon équipe j’ai toujours échangé clairement, ce qui m’a permis d’établir un rapport de confiance qui entraîne une bien meilleure ambiance de travail et en fait une meilleure efficacité de travail

J’ai un problème ?
Je n’attends pas, je le pose, je le découpe, j’en parle et très rapidement je me rends compte que le problème n’est plus si terrible. Chaque morceau du puzzle appelle une solution simple et évidente soufflée par celui-ci et par celle-ci et le problème est à moitié résolu.

Confiance
Je crois en moi puisque je suis ici devant vous, je vous parle et cela n’a pas été facile….mais finalement je suis heureuse et fière d’être là, et cela nourrit ma confiance.


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Le pouvoir de la parole pour clarifier, lever les non dits, pacifier certains conflits et surtout ne jamais être victime ! Et toi quel anti-dote peux tu nous dévoiler ?

Pour dépasser ce sentiment de culpabilité, on a souvent tendance… à en faire trop !
Pour ne pas donner de prise au sentiment de culpabilité, il faut que je sois parfaite !
Il faut que ma carrière soit brillante, que soit là pour mes enfants, que je sache faire les macarons, courir le marathon, que je lise le dernier Houellbecq, et les critiques de la presse… il faut…
Au secours !!! ….. fuyons ! A un moment, il faut dire lâcher prise: basta ! Et savoir remplacer « il faut » par « je veux ». Mais je veux quoi ? Pour moi, répondre à cette question, c’est finalement se poser la question de mes valeurs : qu’est ce qui compte pour moi dans la vie ? Quelles sont les valeurs auxquelles je crois ? Quelle image je veux donner de moi ?
Personnellement, l’exercice qui consiste à réfléchir sur « si on devait me définir en moins de 10 mots, quels mots j’aimerais qu’on utilise ? » est un exercice très profitable. Il conduit à se poser beaucoup de questions sur ce qui est essentiel pour soi dans la vie, et donc de ce qui ne répond pas à un besoin, une envie réelle.

J’ai fait l’exercice. C’est là, dans mon petit carnet vert…. liberté, amitié, amour, tolérance, plaisir….
Passer au filtre de ses valeurs ses actions quotidiennes permet de faire un tri sur ses actions, pour ne garder que celles qui répondent à ses aspirations profondes : avec ce filtre, je place mes priorités, je sais dire oui, je sais dire non (dire non de façon positive mettre des limites de manière confortable en gardant des distances par rapport à l’affectif), je sais ce qui est « good enough »… je sais donc gérer mon temps et mon énergie.
Le départ progressif de mes enfants m’a octroyé progressivement des heures de loisir, que j’ai systématiquement remplies par : des réunions le soir, du chant lyrique, du flamenco, un abonnement à la comédie française, à la bibliothèque,… et puis j’ai pris mon petit carnet vert… et maintenant, j’ai décidé de me recentrer sur des activités à « forte valeur ajoutée » : je choisis les réunions professionnelles à laquelle j’assiste, de les abréger si nécessaire, je fais de la gym volontaire (maintient la forme et permet de papoter avec les copines), du jogging cool (id, mais les copines ne sont pas les mêmes), un spectacle de temps en temps sur des pièces dont je prends le temps de comparer les critiques, je suis active dans le réseau de femmes de mon entreprise, ….

Plus de macarons, plus de réunions, plus de marathon… un bœuf miroton, et un bon petit Sauvignon avec mon compagnon ! Et des femmes de la promotion ! C’est cela le « good enough », le juste bon.


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Et toi, quel outil utilises tu pour entretenir ton assurance, ta confiance, sans te faire rattraper par ce sentiment de culpabilité ?

Ce que je trouve essentiel et tellement libérateur c’est de prendre de l’altitude !
Selon moi c’est pratiquer de temps en temps un détachement pour observer avec discernement la situation dans laquelle on évolue.

Pour cela, je conseille 2 principes et quelques recettes. ….

Le 1er principe est « Sortir de l’affectif ».
Voici quelques recettes que j’utilise pour cela :
– Sortir du registre « être aimée » pour un registre « être respectée, être juste, être cohérente ». Cette recette m’est particulièrement utile dans mon rôle de manager.
– Se référer au contrat que l’on a passé avec l’entreprise. C’est un contrat de travail pas un contrat de mariage ☺ ! Il nous unit sur la base d’un échange « travail-salaire ». Cela implique qu’il est important de connaître ou clarifier si besoin est, la définition de sa mission, la nature du travail attendu en critères mesurables. Sur quoi suis-je vraiment attendu ? Sur quels critères vais-je être appréciée ?
– Discerner actes et acteurs. Qu’est-ce qui relève de mon action et qu’est ce qui relève de mon environnement ?
– Et puis un conseil très pratique : dans une situation de tension, écrire ses réponses telles qu’on les ressent sur l’instant : ça libère, …. Et laisser passer la nuit avant de les envoyer, pour les reprendre à froid.

Le 2ème principe serait de « Se placer sur une autre échelle ».
– Une autre échelle de temps : placer les évènements dans une échelle de temps de 6 mois ou 1 an plus tard : comment on repensera à cet évènement dans 6 mois ? Il est bien possible que ce qui nous semble une montagne aujourd’hui ne soit finalement qu’une colline dans 6 mois !
– Une autre échelle de référence : Penser à des amis ou de la famille qui évoluent dans un milieu totalement différent du sien et essayez d’imaginer ce qu’ils pourraient penser de la situation. Parfois on se rend compte que c’est une situation ridicule voir grotesque vu de l’extérieur de notre microcosme. Cela aide vraiment à relativiser.

Et puis, solution un peu extrême, j’ai fait une erreur, j’ai subi un échec : si j’imaginais ma situation mais en pire. Si ça avait été une vraie erreur, un vrai échec quel serait le scénario…. Ha ! … finalement j’en suis loin !!

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Pouvoir de la parole, Altitude, Lâcher Prise… voilà déjà 3 « recettes » magiques à consommer sans modération ! Je crois que tu as expérimenté une méthode efficace… peux-tu nous la faire partager?

On dit que les femmes sont particulièrement susceptibles. Est-ce ce que vous le constatez aussi ?

Grâce au groupe de travail Culpabilité, j’ai travaillé ce sujet des dernières semaines, voici ce qu’il en ressort.

Il a fallu d’abord accepter l’idée que moi aussi il se pouvait que je sois susceptible.

J’en ai parlé à une personne qui me connaît bien et donc la réponse a été claire : « oui, tout à fait, certains jours tu te montres susceptible, j’ai appris à gérer ». Ouah, c’est courageux de dire à une personne susceptible qu’elle est susceptible.

Bon, 1ère étape, sortir du déni. C’est classique.

Alors j’ai commencé à m’observer et à observer les autres. Ah tiens, effectivement, là j’ai eu une réaction émotive quand il m’a dit que mon tableau de bord était trop compliqué. Et puis je constate que je ne suis pas la seule, mon jeune collègue, un homme pourtant, réagit aussi de manière susceptible. Ouf, voilà le sujet un peu dédramatisé…

Mais que veut-elle donc me dire ma susceptibilité ? Je suis certaine que c’est une émotion qui en dit long… C’est le moment de mener l’enquête….
Je constate qu’elle dépend de la personne par qui je me sens jugée et du domaine où s’exerce le jugement. Si quelqu’un me fait une remarque sur quelque chose que je sais de moi et que je m’avoue (par exemple, je n’aime pas manipuler les chiffres), cela ne me vexe pas. Par contre, si une personne qui représente quelqu’un d’important pour moi me fait une remarque sur un comportement de moi que je n’assume pas. Alors là, c’est l’explosion émotionnelle… interne et contenue… néanmoins, l’autre doit bien en percevoir quelque chose.

Donc finalement, cette susceptibilité, je peux l’observer et la décrypter. Elle me donne des informations utiles sur qui je suis vraiment dans la réalité, mes propres besoins (de reconnaissance) et comment je peux plus tenir compte des besoins des autres.

C’est donc très pratique, car tous les jours, j’ai l’occasion de me sentir susceptible et donc tous les jours, j’ai l’occasion d’en apprendre un peu plus sur qui je suis et sur ce que représente les autres pour moi.
Ainsi, au fur et à mesure je connais mieux mes limites, je peux occuper le territoire qui m’appartient vraiment et je me sens plus forte.


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Bien se connaître et s’accepter permet de gagner en sérénité et en confiance ! Et les vertus du plaisir (je n’ai pas dit des plaisirs !!!) et de l’envie ?

Pour entretenir ma confiance, je cherche à me faire plaisir.
Je cherche à trouver mon équilibre et à me nourrir de petits bonheurs quotidiens. Je prends du temps pour être avec ma famille, mes amis. Je fais du sport régulièrement, je cherche à être « bien dans mon corps, pour être bien dans ma tête » plus qu’une formule, c’est pour moi un réel moyen d’être moins stressée !
Je prends conscience de ce réel besoin de me défouler et de déconnecter.

De retour au travail, j’ai ainsi l’esprit plus libéré pour être à fond dans ce que je fais, plus efficace. J’ai choisi un travail que j’aime, pour le faire bien et avec plaisir.
J’attache aussi beaucoup d’attention à rendre service aux gens, cela fait partie de mon métier, mais c’est aussi un état d’esprit positif, qui crée un climat de confiance.
Dans mon entreprise, je trouve qu’on sait dire « merci », pas toujours assez, forcément, mais un merci fait réellement du bien, donne la force de continuer et permet de relativiser les remarques des grincheux… J’essaie de dire « merci » autant que possible, moi aussi.

A des moments de doute, j’essaie de me remémorer les succès antérieurs, l’accomplissement de mes actions passées, et les remerciements reçus. Cela donne une vraie force !
C’est pour moi très important de trouver la force dans tous ces petits plaisirs qui font du bien !


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Un dernier tuyau ?

Le rire : qu’y a-t-il de mieux pour se détendre et détendre une tension que le rire. Le rire, l’humour et l’autodérision ont été des instruments importants pour moi dans ma vie professionnelle.

En communication on manipule sans cesse de la dynamite, on se retrouve entre le marteau et l’enclume, avec le sentiment de n’avoir jamais fait assez, assez vite, assez bien.

Où est la faute que je n’ai pas détectée dans ce Rapport Annuel ou dans ce journal interne. Celle que tous vont me signaler dans les heures qui suivent la parution. Vais-je devoir me défendre, défendre le travail de mon équipe. Chaque échéance scrutée par les clients interne comme ceux de l’extérieur devient une épreuve de force où la perfection cette fameuse perfection ne sera pas atteinte.

Alors que faire ? Que faire quand on demande tant et tant à son équipe. Et bien j’ai souvent choisi l’humour et le rire. Suivant en cela le principe populaire qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer !!!!

L’humour joue un rôle essentiel dans l’équilibre de la personne, il libère les tensions et préserve notre santé. L’humour permet de prendre du recul sur ce que nous vivons.
Et l’une de mes maximes préférées aux moments les plus tendus de mon quotidien de communication était : « Il n’y a de vraies urgences que dans les hôpitaux ».

Notre vie ne doit pas et ne peut tourner au drame permanent, il n’y a pas que des problèmes mais plutôt que des solutions.

Comme le disait Laurence Durrell, « il faut affronter la réalité avec une pointe d’humour, autrement on passe à coté ». Osons rire !!!
« Heureux celui qui sait rire de lui-même, il n’a pas fini de s’amuser »